Le 12 juin dernier est passé pour beaucoup inaperçu alors qu'il s'agissait de faire le focus sur une cause nationale, le TDAH ou Trouble De Déficit d'Attention.
Alexandre Gallé-Vitry, la Saint Pierroise est venue se raconter afin de faire reconnaitre ce trouble si difficile à diagnostiquer. Maman de deux enfants de 16 et 7 ans, cheffe d'entreprise, elle tient à expliquer et témoigner.
Une petite présentation s'impose : cette Réunionnaise du sud a quitté son île pour la Métropole a l'âge de 9 ans. Son époux, métropolitain à eu le coup de foudre pour La Réunion en 2016 lors de vacances familiale. En 2017, décision était prise de poser leurs bagages ici. Un retour aux sources pour Alexandre qui cependant ne va pas suffire à occulter son TDAH, ce sournois trouble de déficit d'attention.
Alexandre Gallé-Vitry, la Saint Pierroise est venue se raconter afin de faire reconnaitre ce trouble si difficile à diagnostiquer. Maman de deux enfants de 16 et 7 ans, cheffe d'entreprise, elle tient à expliquer et témoigner.
Une petite présentation s'impose : cette Réunionnaise du sud a quitté son île pour la Métropole a l'âge de 9 ans. Son époux, métropolitain à eu le coup de foudre pour La Réunion en 2016 lors de vacances familiale. En 2017, décision était prise de poser leurs bagages ici. Un retour aux sources pour Alexandre qui cependant ne va pas suffire à occulter son TDAH, ce sournois trouble de déficit d'attention.
Elle tient à expliquer ce mal et ses terribles conséquences, souvent incomprises : "C'est un trouble neurologique qui affecte biologiquement le cerveau, en rendant l'une de ses zones faiblement voire même très faiblement sensible à une hormone, la dopamine".
Chez les petites filles, des symptômes atténués très différents
Cette fameuse dopamine est aussi appelée hormone du plaisir et nous aide à gérer plein de choses au quotidien, notamment ce qui va impliquer des circuits de récompense, de patience.
Les symptômes se distinguent assez facilement chez les petits garçons qui bénéficient de fait, depuis peu de temps à l'échelle de la médecine, d'un diagnostic généralement plus précoce. Ils vont être très agités voir parfois violents, ont du mal à gérer les émotions telles que la colère. Ils ont souvent des résultats scolaires assez moyens voire très mauvais.
Chez les petites filles, ces symptômes sont très souvent atténués, soit très différents... On se confrontera à des petites hypersensibles, pleurant facilement à la moindre contrariété. Elles sont également souvent plus "hyperfocus" sur certains sujets. Alexandre précise : " j'aime donner l'exemple des passions exacerbées telles que les chevaux, les licornes ou la danse par exemple... ".
Des syndromes anxieux
En grandissant, les filles devenues femmes, si elles n'ont pas été diagnostiquées, vont dans la quasi totalité des cas, développer des syndromes anxieux car les choses qu'on attend généralement d'une femme dans la société deviennent un énorme problème.
Chez les petites filles, des symptômes atténués très différents
Cette fameuse dopamine est aussi appelée hormone du plaisir et nous aide à gérer plein de choses au quotidien, notamment ce qui va impliquer des circuits de récompense, de patience.
Les symptômes se distinguent assez facilement chez les petits garçons qui bénéficient de fait, depuis peu de temps à l'échelle de la médecine, d'un diagnostic généralement plus précoce. Ils vont être très agités voir parfois violents, ont du mal à gérer les émotions telles que la colère. Ils ont souvent des résultats scolaires assez moyens voire très mauvais.
Chez les petites filles, ces symptômes sont très souvent atténués, soit très différents... On se confrontera à des petites hypersensibles, pleurant facilement à la moindre contrariété. Elles sont également souvent plus "hyperfocus" sur certains sujets. Alexandre précise : " j'aime donner l'exemple des passions exacerbées telles que les chevaux, les licornes ou la danse par exemple... ".
Des syndromes anxieux
En grandissant, les filles devenues femmes, si elles n'ont pas été diagnostiquées, vont dans la quasi totalité des cas, développer des syndromes anxieux car les choses qu'on attend généralement d'une femme dans la société deviennent un énorme problème.
"Combien de fois j'ai oublié d'aller chercher mes enfants à l'école"
Alexandre Gallé-Vitry précise tous les défis du quotidien auxquels elle est confrontée : " Avoir une maison ou une voiture propres et bien rangées (encore que certaines développent le TOC inverse en réponse à leur TDAH consistant à être au contraire hypermaniaques afin de réduire d'une certaine manière une source d'anxiété), gérer l'administratif qui reste l'une des principales charges mentales féminines dans les foyer encore de nos jours, oublier des gens ou des choses : combien de fois j'ai oublié d'aller chercher mes enfants à l'école.... bref ... bien de quoi finir anxieuse !
En attendant d'être diagnostiquées, ces femmes vivent un enfer interne souvent camouflé par une bonne humeur apparente qui peut les amener à avoir des comportements addictifs voire dangereux, sombrer dans la dépression, attenter à leur propre vie... ".
Alexandre tient également à évoquer la non reconnaissance de cette maladie : " En France, le diagnostic est très compliqué faute de praticiens correctement formés et de moyens des personnes en souffrance. Un diagnostic dans le privé peut coûter plus de 500 euros non remboursés par l'assurance maladie!
Une fois diagnostiquées, les personnes n'ont aucune certitude par ailleurs de recevoir un traitement. Encore trop de "professionnels" de la santé aujourd'hui considèrent que c'est un problème imaginaire alors que les études sont claires et que l'on sait désormais que les impacts sont réels... Mais il y a encore confusion entre maladie mentale et problème neurologique ".
" Vous vous êtes débrouillée sans aide pendant 34 ans... Vous n'avez qu'à continuer! "
Rien n'est simple en effet et la bienveillance pas toujours au rendez-vous. Elle le redit encore, et pousse un coup de gueule : " Il faut bien comprendre que ce n'est pas une maladie, et de fait on ne peut pas en guérir... Il s'agirait plutôt d'une sorte de "câblage différent" ; comme avoir un moteur diesel ou essence, les deux font tourner les roues mais les différences existent. C'est aussi pour cela que les avis médicaux sont aussi divergents. Comme m'a dit la neurologue quand j'ai demandé à être aidée. Vous vous êtes débrouillée sans aide pendant 34 ans... Vous n'avez qu'à continuer! Merci système de santé bienveillant ! ".
Alexandre Gallé-Vitry précise tous les défis du quotidien auxquels elle est confrontée : " Avoir une maison ou une voiture propres et bien rangées (encore que certaines développent le TOC inverse en réponse à leur TDAH consistant à être au contraire hypermaniaques afin de réduire d'une certaine manière une source d'anxiété), gérer l'administratif qui reste l'une des principales charges mentales féminines dans les foyer encore de nos jours, oublier des gens ou des choses : combien de fois j'ai oublié d'aller chercher mes enfants à l'école.... bref ... bien de quoi finir anxieuse !
En attendant d'être diagnostiquées, ces femmes vivent un enfer interne souvent camouflé par une bonne humeur apparente qui peut les amener à avoir des comportements addictifs voire dangereux, sombrer dans la dépression, attenter à leur propre vie... ".
Alexandre tient également à évoquer la non reconnaissance de cette maladie : " En France, le diagnostic est très compliqué faute de praticiens correctement formés et de moyens des personnes en souffrance. Un diagnostic dans le privé peut coûter plus de 500 euros non remboursés par l'assurance maladie!
Une fois diagnostiquées, les personnes n'ont aucune certitude par ailleurs de recevoir un traitement. Encore trop de "professionnels" de la santé aujourd'hui considèrent que c'est un problème imaginaire alors que les études sont claires et que l'on sait désormais que les impacts sont réels... Mais il y a encore confusion entre maladie mentale et problème neurologique ".
" Vous vous êtes débrouillée sans aide pendant 34 ans... Vous n'avez qu'à continuer! "
Rien n'est simple en effet et la bienveillance pas toujours au rendez-vous. Elle le redit encore, et pousse un coup de gueule : " Il faut bien comprendre que ce n'est pas une maladie, et de fait on ne peut pas en guérir... Il s'agirait plutôt d'une sorte de "câblage différent" ; comme avoir un moteur diesel ou essence, les deux font tourner les roues mais les différences existent. C'est aussi pour cela que les avis médicaux sont aussi divergents. Comme m'a dit la neurologue quand j'ai demandé à être aidée. Vous vous êtes débrouillée sans aide pendant 34 ans... Vous n'avez qu'à continuer! Merci système de santé bienveillant ! ".
Certains anthropologues étrangers ayant étudié le TDAH émettent l'hypothèse qu'un certain pourcentage de la population à été câblé différemment dans un but de capacité ultime d'adaptation pour la survie de l'espèce en conditions extrêmes. Et pour cause, les personnes avec TDAH sont obligées de s'adapter en permanence pour survivre dans un monde pas fait pour eux.
Alexandre finit son témoignage sur une note d'espoir, tout en restant très lucide face à son mal incompris: " On ne nous voit pas, tels des ninjas. Car obligés de se forcer à être ce qu'elles ne sont pas les personnes atteintes de TDAH développent des troubles comportementaux voire psychiatriques majeurs ".
Les chercheurs estiment à 75% le nombre de personnes adultes avec TDAH non diagnostiquées et ignorant totalement qu'elles peuvent avoir un trouble quelconque... Cela a été son cas jusqu'à ses 30 ans.
Alexandre finit son témoignage sur une note d'espoir, tout en restant très lucide face à son mal incompris: " On ne nous voit pas, tels des ninjas. Car obligés de se forcer à être ce qu'elles ne sont pas les personnes atteintes de TDAH développent des troubles comportementaux voire psychiatriques majeurs ".
Les chercheurs estiment à 75% le nombre de personnes adultes avec TDAH non diagnostiquées et ignorant totalement qu'elles peuvent avoir un trouble quelconque... Cela a été son cas jusqu'à ses 30 ans.
Pour conclure, Alexandre se livre encore un peu plus, et espère pouvoir aider certains à mettre des mots sur leur mal : " Ce que je vous dis ici n'est que la partie supérieure de l'iceberg... C'est pourquoi j'ai créé un compte Instagram @Ketomi974. J'aimerais que les personnes comme moi, invisibles, nous les ninjas des codes sociaux, se voient enfin, se reconnaissent et qu'enfin, la science, la médecine française et à fortiori réunionnaise se penchent un peu plus sérieusement sur nos besoins. Et je ne parle même pas du système de l'éducation absolument inadapté.
Mais nous avons cette grande chance d'être très souvent des multipotentiels. Curieux, passionnés à l'extrême, nous avons la bougeotte car notre cerveau est traversé par 10000 pensées par minute. Nous avons souvent des emplois du temps assez chargés qui sont a la fois une source de soulagement (je ne vais pas m'ennuyer) et d'anxiété (est-ce que je vais réussir à tout faire ?).
Pour ma part cela se traduit par le choix de l'auto entreprenariat depuis 2015 (avec les difficulté administratives que cela représente surtout pour moi), le sport à raison d'une dizaine d'heures par semaine reparties entre ma salle de musculation et la danse orientale afin de garder une part de féminité dans mon monde hyperactif ".
Instagram Alexandre : @Ketomi974
Mais nous avons cette grande chance d'être très souvent des multipotentiels. Curieux, passionnés à l'extrême, nous avons la bougeotte car notre cerveau est traversé par 10000 pensées par minute. Nous avons souvent des emplois du temps assez chargés qui sont a la fois une source de soulagement (je ne vais pas m'ennuyer) et d'anxiété (est-ce que je vais réussir à tout faire ?).
Pour ma part cela se traduit par le choix de l'auto entreprenariat depuis 2015 (avec les difficulté administratives que cela représente surtout pour moi), le sport à raison d'une dizaine d'heures par semaine reparties entre ma salle de musculation et la danse orientale afin de garder une part de féminité dans mon monde hyperactif ".
Instagram Alexandre : @Ketomi974