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Portraits Créoles

Chaloni Bluker, en finir avec la négativité !


La dévalorisation de soi, la négativité ou encore l'isolement ont été le quotidien de Chaloni Bluker. A 21 ans cependant elle a réussi à briser ce cycle infernal grâce notamment à sa passion pour le théâtre. Forte de cette nouvelle confiance en elle, la Saint-Leusienne a choisi de pousser les portes du Studio974 et de témoigner.

Photos Studio974 - YKS Yakusa


Par Chloé Grondin - Publié le Jeudi 21 Octobre 2021 à 09:55

Etudiante en sciences sociales, Chaloni Bluker aux origines réunionnaises mais également mauriciennes a accepté de raconter son parcours difficile et livrer un message d'espoir à tous ceux qui traversent les mêmes affres. Car aujourd'hui Chaloni est un véritable soleil, un magnifique petit grain de folie en plus, certes stressée, qui ne peut envisager sa vie sans les autres. Pour comprendre ce qui a pu lui arriver, il faut revenir à son passé et ses origines.

Pourquoi ce mal être si profond? Extrêmement lucide aujourd'hui, l'étudiante l'analyse : " Je pensais alors n’avoir rien à faire dans ce monde. Le fait d’avoir grandi seule avec ma mère dans des conditions matérielles très compliquées a fait que j’ai dû apprendre très rapidement à être indépendante. Cela a fait naître ce sentiment de solitude avec cette couche négativité. J’ai commencé à me comparer aux autres ". 
La jeune fille d'alors souffre, elle en veut à sa famille mauricienne. Avec le recul, elle analyse ce qu'elle ressentait alors : " Je me disais que ma famille de Maurice s’en fichait de moi. Que j’étais en trop notamment... Je ne suis pas du tout en contact avec ma famille d’ici et c’est pour cela que je pensais comme cela. Je ne me rendais pas compte mais je me détruisais ". 

Peu à peu en grandissant Chaloni s'est en effet forgée une personnalité négative qui avait le sentiment d'être seule même lorsqu'elle était entourée. Sa vision du monde était pessimiste. Elle témoigne : " Dès qu’il y avait un problème, au lieu de trouver une solution, je trouvais un autre problème. Je ne me confiais quasiment jamais à mes amis quand je n’allais pas bien ".

Son mode de fonctionnement va devenir un véritable piège qui va se refermer sur elle. Elle poursuit : " A force de remplir mon sac… quand c’est lourd, sur le long terme ça devient compliqué. J’avais du mal à exprimer ce que je ressentais tellement je me suis habituée à garder le silence. L’image que j’avais de moi était en plus horrible car je me dénigrais. Je me trouvais moche, bizarre, la pire de ce monde. Trop différente! Souvent, je me disais que je ne méritais rien juste parce que mon histoire personnelle différait de celle des autres ". 
 
Le déclic va avoir lieu sur les planches, grâce au théâtre. Chaloni confesse : "  Je ne me voyais pas continuer comme ça car je me perdais. Je faisais déjà du théâtre et j’ai profité de ma passion pour m’en sortir. Je me suis mise également à faire des recherches sur la liberté personnelle en lisant  entre autres  " Les Quatre Accords Toltèques".. Je me suis forcée à exprimer ce que je ressentais et j’ai remarqué que je n’étais pas la seule à être négative. D'autres personnes ont réussi à vaincre la négativité en se battant. Le théâtre m'a permis et me permets d'avoir plus confiance en moi. J’ai appris à apprécier ma présence et être seule n’est plus un poids. Cela aide à se ressourcer et à être bien avec soi-même ". Actuellement en cycle 1 au Conservatoire de Saint-Denis, elle compte bien continuer et croquer la vie.