Après avoir fait toute sa carrière dans la presse écrite essentiellement, il croit de moins en moins à la presse papier et de plus en plus à la presse sur internet. Jean-Marie Colombani, co-fondateur, début 2009, du site américain d’information «slate.fr» et du site solidarité «youphil.com», a-t-il eu vraiment le choix? Il reconnaît ne pas avoir quitté son poste de président du directoire du journal «Le Monde», qu’il a occupé pendant près de 13 ans, de son plein gré. Et si on ne lui avait pas demandé de partir en 2007, il y serait encore. «Les grandes cathédrales sont condamnées» dit-il en évoquant notamment le cas du New York Times dont les ventes se sont effondrées. Ajoutant que «Le Monde», de toute façon, devra forcément s’adosser à un gros actionnaire pour perdurer. Certes, internet devient de plus en plus incontournable, et la jeune génération ne jure que par le net. Aujourd’hui, chacun peut produire son information, et pour reprendre un slogan d’un site coréen, «chaque citoyen est un journaliste». Avec malheureusement les dérives inhérentes à cette liberté incontrôlée. Plus de vérification, toute info, quand bien même elle est lancée à la va-vite, est bonne à diffuser, quitte ensuite à démentir. Le nouveau code de l’immédiateté comporte hélas des dangers dont on ne connaît pas encore les limites. Le changement de mentalité est inéluctable, il faudra s’y faire, mais pour l’instant, une certaine presse papier a encore de beaux jours devant elle, les lecteurs et les annonceurs appréciant toujours pouvoir tenir entre les mains un support conséquent. Jean-Marie Colombani reconnaît que la presse régionale est nécessaire, «si elle est de qualité». Le journaliste doit «se relégitimer, aller chercher ce qu’il y a derrière l’information officielle, et une analyse de qualité est nécessaire». On est d’accord sur cette vision du vrai journaliste, sauf que justement, le temps manque aux actifs qui recherchent plutôt une information rapide et concise. C’est le mode de vie moderne, qu’on le veuille ou non, qui l’impose. Donc, oui à une presse régionale de qualité qui informe de manière aussi objective que possible, car elle sera avant tout de proximité. Oui également à internet qui est un complément de la presse papier, et qui permet d’aller plus vite dans la diffusion d’informations un tant soit peu vérifiées. Et puis oui surtout à la presse people que nous représentons, et sur ce point, même Jean-Marie Colombani l’a reconnu, cette presse people est ce qui marche le mieux aujourd’hui. Même les journaux dits intellectuels se sont mis au «people» face à l’appétit de leurs lecteurs pour le sujet. En papier surtout comme 7 Magazine Réunion qui vous propose un produit de qualité entre les mains, et en complément sur internet -comme 7magazine.re- pour celles et ceux qui n’ont pas forcément le temps d’aller le prendre ou que la distance sépare de La Réunion. Jean-Marie Colombani est tombé, «par la force de son plein gré», dans la culture internet avec son site fait en association avec le Washington Post, il s’y plaît, nous on est dans notre élément, à l’écoute de nos lecteurs, le juge de paix, et de nos annonceurs, indispensables à la survie de la presse en général. Nous ne négligerons pas internet, mais voir la sublime Noémie Lenoir en photos quadri sur un papier de qualité, c’est autre chose que sur internet...
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La presse mutantePar A P - Publié le Mercredi 11 Novembre 2009 à 19:34
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