Depuis toute petite, Samarcande Saadi était passionnée de mode, de photos, de design et de voyages… Et elle en a fait des voyages, grâce au travail de son père, architecte d’intérieur: “J’ai passé la moitié de mon enfance au Koweit, c’est là-bas que j’ai pris goût au dessin” dit-elle. “Mon père dessinait des plans d’objets graphiques et d’intérieurs de maison design, ça m’a séduit. Et j’ai beaucoup aimé la mentalité des Koweitiens, j’en garde encore une certaine nostalgie”.
A 7 ans, Samarcande arrive en France, à Agen d’abord, puis à Orléans, mais malgré tout, la famille continue à voyager régulièrement à l’étranger, histoire de découvrir d’autres cultures: “Mes parents m'ont toujours dit qu'il est important d'avoir l'esprit ouvert et de ne pas avoir peur de l'étranger. Cela est passé notamment par l'apprentissage de la langue universelle: l'anglais! J'ai la chance de le parler couramment l'anglais, c'est un véritable passeport!”
Elle démarre par des poses
devant son miroir!
La mode, Steycie adore: “Fashion TV a toujours été ma chaîne favorite, et à chaque fois, je passais des heures à scruter chaque geste, chaque attitude des mannequins! Dans mon entourage, personne n'était dans le milieu et ne pouvait m'aider dans mes démarches... Ça a commencé par des poses devant mon miroir dans ma chambre, puis des photos avec mon portable, et je m’amusais à simuler un défilé dans mon salon devant mes sœurs Yasmine et Kamilla...” (qui ont 16 ans et 13 ans aujourd’hui).
Samarcande en voulait plus! Un jour, un défilé était organisé pour les Galeries Lafayette, ils cherchaient des mannequins débutants, elle se présente et elle est prise. “C'était une réelle occasion pour moi de m'amuser et de me prendre au jeu, l'instant d'une après-midi! L'organisation avait mis le paquet: maquillage, coiffure, photographes, tapis rouge, régisseur... C'était grandiose pour moi!”
Et une fois le show terminé, un photographe prend contact avec Samarcande qui effectue alors son premier shooting: “J’étais dans un rêve, et j’ai fait plusieurs shootings en free-lance, sans but commercial. Mais j’ai vite compris qu’il me fallait une agence et un bookeur pour avancer dans ce milieu”. Book en main, Steycie propose sa candidature à plusieurs agences, en vain: “Vous êtes très jolie, très photogénique, mais trop petite!”
Un concours mannequin coiffure…
La chance va toutefois lui sourire. Par hasard, elle tombe sur un article de magazine disant qu'un groupe national de coiffure organisait un concours de mannequin pour représenter leur marque pour l'année 2011-2012. “Je me suis inscrite, comme la moitié de la population féminine... J'étais vraiment étonnée du nombre de participantes... Et cela m'a fait énormément douter sur mes chances d'être retenue...” dit Steycie.
Deux semaines après, la directrice du casting la convoque avec une trentaine d’autres jeunes filles, et elle se retrouve parmi les 15 sélectionnées finales: “Le show avait lieu dans un quartier chic de Paris, des invités de marque y étaient conviés”. La gagnante de ce concours serait le visage de la marque pendant la saison 2011-2012, et signerait avec une agence de mannequins présente.
“Mon souhait de toujours était à ma portée, et je ne voulais absolument pas rater cette occasion! Malheureusement, je suis arrivée 1ère dauphine, en deuxième place donc... Mais mon parcours me réjouissait tout de même, surtout que j’avais fait belle impression au bookeur qui me propose alors de signer un contrat de 3 ans. Waouh!!!!!!!!! C'était le plus beau jour de ma VIE!” se souvient Samarcande.
La jeune fille va toutefois devoir affronter la réaction de son père et de sa famille: “A part ma mère, personne ne croyait en moi... Même mes amis m'ont dit de laisser tomber cette idée et de me concentrer sur mes études. J’ai persévéré et j’ai continué… Tout est affaire de côte dans ce milieu. Si cette agence t’a, alors je te veux aussi. Je suis donc aujourd'hui représentée par six agences à Paris et une à Londres”.
Entre études et mannequinat
En une année, Steycie a fait beaucoup de shootings pour des catalogues, quelques couvertures de magazines, des défilés, des tournages de clips musicaux, comme par exemple pour le DJ Mickael Canitrot, et également pour Big Ali et WatiB. “Mais les événements les plus marquants pour moi en 2012 auront été mes campagnes Levi’s et SFR Business, ainsi que ma participation, en tant que personnage principal, dans la nouvelle fiction Canal+ "Dans la Bouche". Et je n’oublie pas la présentation Mizani pour L'Oréal où j'ai rencontré Aziz Patel, directeur de publication de 7 Magazine, et Stéphanie Robert, Miss Réunion.
Etudiante à l'Institut des Techniques Informatiques et Commerciales (ITIC) en section Communication à Paris, Samarcande aimerait se spécialiser dans la publicité et les relations presse, “pour rester à proximité du domaine qui me passionne tant. Ces expériences en tant que mannequin auront été un atout considérable pour mes études. Pour ce qui est des projets mannequinat, la plupart du temps, mes agents me préviennent la veille pour le lendemain, je ne peux donc prédire ce qui va se passer.
J'ai refusé un tournage à Goa, en Inde, à cause de mes études. Je reste toujours réaliste et garde la tête sur les épaules pour assurer mes arrières. Un plan B est toujours un plus! Je vais donc mettre l'accent sur mes études mais sans oublier pour autant ma carrière dans le mannequinat. Les projets à l'étranger attendront” dit-elle.
“En tout cas, j'espère que l'année 2013 ne sera pas un creux dans ma carrière, car tandis que certains ont l'alcool pour s'accrocher, la cigarette pour débuter une journée, moi j'ai la photo et la mode,
car c'est un moyen de m’approprier des rôles différents, et de procurer du rêve et de la folie aux gens…” Steycie n’a pas fini de faire parler d’elle.
A.P.