Leur rencontre
Emmella: Nous connaissions Bobby (ndlr: qui est de la Chaloupe Saint-Leu), qui nous a organisé une rencontre avec Madame Aude en 2010. Nous lui avons donné le CD. J’étais subjuguée, je l’entendais à la radio, et là, je la voyais. C’est incroyable ce qu’elle fait pour les gens... Et puis, elle arrive aussi à les maîtriser. C’est une très belle dame, jusqu’au bout des ongles.
Emmella: Nous connaissions Bobby (ndlr: qui est de la Chaloupe Saint-Leu), qui nous a organisé une rencontre avec Madame Aude en 2010. Nous lui avons donné le CD. J’étais subjuguée, je l’entendais à la radio, et là, je la voyais. C’est incroyable ce qu’elle fait pour les gens... Et puis, elle arrive aussi à les maîtriser. C’est une très belle dame, jusqu’au bout des ongles.
Madame Aude: J’ai trouvé cela marrant, c’est une belle parodie de l’émission en cadence lypso... C’est bien!
Les questions de Madame Aude
-Vous êtes à La Fac d’Espagnol, comment conciliez-vous les études et la musique?
Je fais de la musique depuis l’âge de 12 ans. Cette passion, je m’y consacre uniquement le week-end, les études sont pour la semaine.
Madame Aude: Faites des études! C’est primordial!
-Comment êtes-vous venue à la musique?
Je chante depuis l’âge de 2 ans. J’ai commencé dans un groupe familial, mon père était à la batterie et il m’a entraînée dans sa musique. Grâce à lui, je vis ma passion. Au début, nous avions monté un podium devant la maison à la Chaloupe, dans la cour. Nous nous produisions sur du séga, du zouk... Les voisins c’est la famille, c’était extrêmement convivial. Notre groupe s’appelait Nouvelle Vague... Nous étions plus ou moins huit, des musiciens, chanteurs et danseurs, tous cousins. Le groupe s’est dissoud, car chacun a fini par vaquer à ses occupations. J’ai voulu continuer...
Ensuite nous avons déménagé et papa a construit notre propre studio. Là, j’ai vraiment décidé de faire carrière en solo.
-Que veut dire MLA?
Mon prénom est Emmella... C’est atypique et le fait de l’histoire de mes parents. Lorsqu’ils se sont rencontrés, leur liaison était interdite par mes grands-parents. Maman s’appelle Mayot Lisiane Adèle (MLA). Pour se voir en cachette, ils utilisaient les initiales secrètes de maman... Quand je suis née naturellement, ils m’ont prénommée Emmella, le fruit de leurs anciens amours défendus... C’est un prénom atypique, parfait pour un nom de scène: MLA!
-Comment t’en sors-tu financièrement?
La chanson Allo madame Aude, la parodie de votre émission, a eu du succès... C’est l’histoire d’un RMIste qui est truffé de crédits et ne peut payer... Vous lui conseillez de faire le fameux recommandé avec accusé de réception... Mais il est vrai que les portes ne s’ouvrent pas facilement.
Madame Aude: C’est le fameux syndrome de la goyave de France! C’est dommage... Pour les gens ici, seulement si ou lé zoreille lé bien... Et tous ces commentaires méchants sur les réseaux sociaux contre les jeunes artistes! De toute façon ce n’est pas votre travail, c’est votre passion... Et puis ce qui compte, c’est que l’on parle de vous, en mal ou en bien, du moment que l’on en parle. Je connais le sujet!
-Et votre deuxième disque?
Je l’ai envoyé à toutes les radios. Pour l’instant, elles ne le diffusent pas. Télé Kréol a joué le jeu. Il n’y a pas de solidarité entre les artistes. Heureusement que papa est là pour me remonter le moral parfois.
Madame Aude: Ca vous passionne, il faut continuer, mais terminez vos études, je le répète. Je voulais ce Madame Aude i aime pour parler de ce syndrome de la goyave de France qui est terrible pour nos jeunes... Pour Emmella, il ne faut pas baisser les bras, c’est un monde cruel et son gagne-pain ce sont ses études, mais qu’elle vive sa passion!
Pourquoi aimez-vous Madame Aude?
Ce qu’elle fait à la radio est extraordinaire. C’est une femme super, très lumineuse, simple, directe et loyale... Merci Madame!
Catherine Ronin