A 35 ans, Christelle n'est pas née à La Réunion mais en métropole. Son enfance, en banlieue, a été bercée par la culture de ses parents. Cette passionnée de culture africaine se souvient : " Je suis la petite dernière, et seule fille d'une famille réunionnaise, exilée en Métropole dans le début des années 80. J'ai été choyée, entourée de mes parents et de mes frères qui m'ont toujours protégée.
Nos parents nous ont transmis l'amour et les valeurs de notre culture métissée. Je me souviens de longs repas de famille dominicaux, où mon père nous racontait avec nostalgie sa jeunesse passée au pays et les " zistoire longtemps". Je me souviens aussi de ma mère dansant sur du séga ou du maloya au milieu de notre salon. Mon esprit de petite fille s'évadait et je rêvais moi aussi un jour de vivre des moments similaires. Plus le temps passait plus le besoin de venir au contact direct de mes racines grandissait ".
Mais la dualité de son éducation va vite se faire sentir, car née et ayant grandi en banlieue parisienne dans le Val de Marne 94, elle se définit comme: " un pur et fier "produit" de banlieue, comme on a tendance à le dire par la bas ".
La rencontre avec une communauté Rasta
Le décor est posé entre banlieue et racines réunionnaises, jusqu'à une rencontre qui va faire basculer sa vie. Empresse raconte: " Il y a 10 ans (déjà), au cours d'une balade dans un parc départemental en banlieue parisienne j'ai fait la rencontre d'une communauté rasta. Ils célébraient l'anniversaire du couronnement de l'Empereur Hailé Séllasié qu'ils considèrent comme la réincarnation de Dieu sur terre. Immédiatement j'ai été happée par leur spiritualité positive, leur vision de la vie qui prône le retour à une vie simple en connection avec la nature et le retour vers la terre Mère : l'Afrique.
Depuis j'ai adopté les "codes" de ce mouvement, cherchant à me rapprocher le plus possible de mes origines ".
" Cette forme de rejet, pour ne pas dire racisme m'a blessée profondément "
C'est donc naturellement que l'appel de La Réunion va se faire sentir, mais les choses ne vont pas être si simples. Empresse va poser ses valises à Sainte Suzanne, il y a 6 ans, au sein du berceau familial. Son périple vers sa conquête identitaire va alors pouvoir commencer, la tête et le coeur remplis d'espoir d'une vie meilleure loin de la noirceur de sa vie de " banlieusarde".
Elle va vite déchanter ! Elle raconte : " A mon arrivée j'ai vite été déstabilisée, mon intégration ne s'est pas faite sans peine. Je ne m'étais pas préparée à être rejetée par ma propre communauté.
L'étiquette de "Zoréole banlieusarde" me collait à la peau, être née de parents Réunionnais, parler couramment créole et vouloir faire de La Réunion ma terre de vie n'était pas suffisant pour certains. J'ai été trop souvent obligée de justifier ma "créolité", que j'ai pourtant toujours revendiquée.
Cette forme de rejet, pour ne pas dire racisme m'a blessée profondément. Ma quête d'identité à bien failli s'arrêter. La souffrance de ne pas être chez soi ni ici, ni là bas en Métropole m'a donné l'envie de repartir. Mais j'avais à mes côtés une source d'énergie positive, motivante qui m'a donnée la force de m'imposer et de continuer ma quête ".
Ce trésor c'est son fils Jahden, arrivé avec elle sur l'île à l'âge de 9 mois. Il n'était pas concevable pour elle qu'il vive ce qu'elle avait vécu. La jeune maman a voulu que son fils grandisse ici ici, sur son île, et qu'il n'ait pas à souffrir de ce manque identitaire.
Nos parents nous ont transmis l'amour et les valeurs de notre culture métissée. Je me souviens de longs repas de famille dominicaux, où mon père nous racontait avec nostalgie sa jeunesse passée au pays et les " zistoire longtemps". Je me souviens aussi de ma mère dansant sur du séga ou du maloya au milieu de notre salon. Mon esprit de petite fille s'évadait et je rêvais moi aussi un jour de vivre des moments similaires. Plus le temps passait plus le besoin de venir au contact direct de mes racines grandissait ".
Mais la dualité de son éducation va vite se faire sentir, car née et ayant grandi en banlieue parisienne dans le Val de Marne 94, elle se définit comme: " un pur et fier "produit" de banlieue, comme on a tendance à le dire par la bas ".
La rencontre avec une communauté Rasta
Le décor est posé entre banlieue et racines réunionnaises, jusqu'à une rencontre qui va faire basculer sa vie. Empresse raconte: " Il y a 10 ans (déjà), au cours d'une balade dans un parc départemental en banlieue parisienne j'ai fait la rencontre d'une communauté rasta. Ils célébraient l'anniversaire du couronnement de l'Empereur Hailé Séllasié qu'ils considèrent comme la réincarnation de Dieu sur terre. Immédiatement j'ai été happée par leur spiritualité positive, leur vision de la vie qui prône le retour à une vie simple en connection avec la nature et le retour vers la terre Mère : l'Afrique.
Depuis j'ai adopté les "codes" de ce mouvement, cherchant à me rapprocher le plus possible de mes origines ".
" Cette forme de rejet, pour ne pas dire racisme m'a blessée profondément "
C'est donc naturellement que l'appel de La Réunion va se faire sentir, mais les choses ne vont pas être si simples. Empresse va poser ses valises à Sainte Suzanne, il y a 6 ans, au sein du berceau familial. Son périple vers sa conquête identitaire va alors pouvoir commencer, la tête et le coeur remplis d'espoir d'une vie meilleure loin de la noirceur de sa vie de " banlieusarde".
Elle va vite déchanter ! Elle raconte : " A mon arrivée j'ai vite été déstabilisée, mon intégration ne s'est pas faite sans peine. Je ne m'étais pas préparée à être rejetée par ma propre communauté.
L'étiquette de "Zoréole banlieusarde" me collait à la peau, être née de parents Réunionnais, parler couramment créole et vouloir faire de La Réunion ma terre de vie n'était pas suffisant pour certains. J'ai été trop souvent obligée de justifier ma "créolité", que j'ai pourtant toujours revendiquée.
Cette forme de rejet, pour ne pas dire racisme m'a blessée profondément. Ma quête d'identité à bien failli s'arrêter. La souffrance de ne pas être chez soi ni ici, ni là bas en Métropole m'a donné l'envie de repartir. Mais j'avais à mes côtés une source d'énergie positive, motivante qui m'a donnée la force de m'imposer et de continuer ma quête ".
Ce trésor c'est son fils Jahden, arrivé avec elle sur l'île à l'âge de 9 mois. Il n'était pas concevable pour elle qu'il vive ce qu'elle avait vécu. La jeune maman a voulu que son fils grandisse ici ici, sur son île, et qu'il n'ait pas à souffrir de ce manque identitaire.
Empresse témoigne, affirmant que pendant les deux premières années de son installation elle a dû faire face aussi à une autre forme de discrimination. Ses recherches d'emploi en tant que commerciales, et ce malgré ses compétences ne vont pas être simples. Elle analyse : " A priori mon look un peu trop rasta ne me permettait pas d'être crédible dans cette branche professionnelle. Déterminée à m'intégrer, j'ai changé mon axe de recherche et j'ai fini par être embauchée comme serveuse polyvalente dans un snack bar de la capitale.
Une opportunité qui m'a permis d'être en contact direct avec la population, rencontrer des personnes de tout horizons, de classe sociale diverses. J'ai enfin pu me fondre petit à petit dans la masse et trouver MA place ."
" Pouvoir changer le regard des gens qui considèrent les Rastas comme étant des êtres paresseux, fumeurs de Ganja aux cheveux sales "
Et l'artiste dans tout cela? La musique fait partie intégrante de sa vie depuis son enfance aussi loin qu'elle s'en souvienne. Avec passion , elle affirme: " le reggae m'à toujours éveillé, les artistes tels que Bob Marley, Peter Tosh, Alpha Blondy ou encore Tonton David font partie de ma culture musicale. Je suis sensible aux messages positifs, d'amour de paix qu'ils véhiculent. Ils dénoncent aussi les inégalités et les injustices sociales subies par le peuple noir, fait important de notre histoire passé.
Le chant n'a pas toujours été une évidence, n'ayant pas un talent particulier dans ce domaine. Animée par le devoir de mémoire de transmettre au monde et aux générations futures les messages laissés par nos ancêtres, j'ai longtemps cherché une façon d'y apporter ma contribution ".
L'opportunité lui sera offerte par ses amis du groupe L.A.D.S, qui sont les amis du séga mais aussi les amis du reggae. Soutenue, dirigée et épaulée Empresse sera accompagnée dans son passage de l'ombre à la lumière. Elle conclut : " Provenant d'une zone urbaine, issue de l'immigration, petite banlieusarde sans prétention mais ayant la volonté de réaliser mon rêve à force de persévérance et de travail, je suis fière de pouvoir dire que j'y suis arrivée".
Et pourquoi ce shooting ? " J'espère aussi pouvoir changer le regard des gens qui considèrent les Rastas comme étant des êtres paresseux, fumeurs de Ganja aux cheveux sales ". Mission accomplie !
Une opportunité qui m'a permis d'être en contact direct avec la population, rencontrer des personnes de tout horizons, de classe sociale diverses. J'ai enfin pu me fondre petit à petit dans la masse et trouver MA place ."
" Pouvoir changer le regard des gens qui considèrent les Rastas comme étant des êtres paresseux, fumeurs de Ganja aux cheveux sales "
Et l'artiste dans tout cela? La musique fait partie intégrante de sa vie depuis son enfance aussi loin qu'elle s'en souvienne. Avec passion , elle affirme: " le reggae m'à toujours éveillé, les artistes tels que Bob Marley, Peter Tosh, Alpha Blondy ou encore Tonton David font partie de ma culture musicale. Je suis sensible aux messages positifs, d'amour de paix qu'ils véhiculent. Ils dénoncent aussi les inégalités et les injustices sociales subies par le peuple noir, fait important de notre histoire passé.
Le chant n'a pas toujours été une évidence, n'ayant pas un talent particulier dans ce domaine. Animée par le devoir de mémoire de transmettre au monde et aux générations futures les messages laissés par nos ancêtres, j'ai longtemps cherché une façon d'y apporter ma contribution ".
L'opportunité lui sera offerte par ses amis du groupe L.A.D.S, qui sont les amis du séga mais aussi les amis du reggae. Soutenue, dirigée et épaulée Empresse sera accompagnée dans son passage de l'ombre à la lumière. Elle conclut : " Provenant d'une zone urbaine, issue de l'immigration, petite banlieusarde sans prétention mais ayant la volonté de réaliser mon rêve à force de persévérance et de travail, je suis fière de pouvoir dire que j'y suis arrivée".
Et pourquoi ce shooting ? " J'espère aussi pouvoir changer le regard des gens qui considèrent les Rastas comme étant des êtres paresseux, fumeurs de Ganja aux cheveux sales ". Mission accomplie !