"J’ai vu un mâle arriver, avec le verbe haut!"
Leur rencontre
Madame Aude: C’était à Tananarive, à l’époque je faisais médecine. Je devais être en deuxième année. J’étais chaperonnée par l’une de mes tantes qui m’avait inscrite dans le très select club du BOTC, où je jouais au tennis. J’ai vu un mâle arriver avec le verbe haut, et qui n’avait pas froid aux yeux... Toute une cour gravitait autour de lui, et surtout autour de ses belles voitures... Il invitait beaucoup...
Jean-Claude Pech: C’était une belle époque! C’était aussi la grande époque du rugby à Mada, on m’a d’emblée mis dans l’équipe de l’armée, nous étions à part et recevions double ration! Il y avait 70 équipes sur l’île! Entre Aude et moi, il n’y a jamais rien eu d’équivoque, c’est une vraie amitié, profonde, qui n’a jamais changé.
Madame Aude: Il est franc et simple et j’adore sa grande gueule, il est capable d’exploser, et trois minutes après il n’y a plus rien! J’ai ensuite fait la connaissance de sa femme dont j’étais très proche... Jean-Claude, déjà à cette époque, était un meneur.
Leur rencontre
Madame Aude: C’était à Tananarive, à l’époque je faisais médecine. Je devais être en deuxième année. J’étais chaperonnée par l’une de mes tantes qui m’avait inscrite dans le très select club du BOTC, où je jouais au tennis. J’ai vu un mâle arriver avec le verbe haut, et qui n’avait pas froid aux yeux... Toute une cour gravitait autour de lui, et surtout autour de ses belles voitures... Il invitait beaucoup...
Jean-Claude Pech: C’était une belle époque! C’était aussi la grande époque du rugby à Mada, on m’a d’emblée mis dans l’équipe de l’armée, nous étions à part et recevions double ration! Il y avait 70 équipes sur l’île! Entre Aude et moi, il n’y a jamais rien eu d’équivoque, c’est une vraie amitié, profonde, qui n’a jamais changé.
Madame Aude: Il est franc et simple et j’adore sa grande gueule, il est capable d’exploser, et trois minutes après il n’y a plus rien! J’ai ensuite fait la connaissance de sa femme dont j’étais très proche... Jean-Claude, déjà à cette époque, était un meneur.
Les questions de Madame Aude
Toi, qui est un globe trotter, pourquoi t’es-tu tant investi à La Réunion?
J’aime l’Océan Indien. En quittant Bayonne, j’ai découvert l’unité qui existe entre toutes ces îles. Ma femme Christina était de famille mauricienne, née à Mada. A cette époque il n’y avait pas de clivages. Une espèce d’unité et d’esprit Océan Indien régnait. Je me sens chez moi, aujourd’hui encore, aux Seychelles, à Maurice,…
Qu’est-ce qui a fait que tu as autant créé de sociétés à La Réunion?
J’ai été porté par le développement de La Réunion, j’ai été quelque part une sorte de victime bienheureuse de ce développement qu’il fallait aussi accompagner. C’est Michel Debré qui a fait avancer La Réunion, je suis maintenant ami avec Jean-Louis, son fils.
Quand j’étais président du syndicat du patronat, nous avons prêché pour la défiscalisation. J’ai demandé à Bernard Pons si l’Etat avait les moyens de financer le rattrapage nécessaire de La Réunion. Notre île devait être française à part entière... Entre 78 et 84, il y a eu une sorte de stagnation économique, et puis à partir de 86 tout a explosé.
La défiscalisation a été une magnifique opportunité. Nous avions une capacité à investir dans du matériel, avons créé des emplois. Cela a été déterminant dans le développement de l’île et très important pour la qualification du personnel.
Je suis arrivé comme un simple petit artisan et je présidais à la fin huit petites sociétés industrielles. J’en ai pleuré quand j’ai dû mettre 150 mecs à la porte avec la crise...
Ca me fait rire lorsque l’on nous parle de formation à tout bout de champ... La meilleure des formations c’est l’apprentissage. A La Réunion il y a des mecs étonnants, des travailleurs!
Toi, qui est un globe trotter, pourquoi t’es-tu tant investi à La Réunion?
J’aime l’Océan Indien. En quittant Bayonne, j’ai découvert l’unité qui existe entre toutes ces îles. Ma femme Christina était de famille mauricienne, née à Mada. A cette époque il n’y avait pas de clivages. Une espèce d’unité et d’esprit Océan Indien régnait. Je me sens chez moi, aujourd’hui encore, aux Seychelles, à Maurice,…
Qu’est-ce qui a fait que tu as autant créé de sociétés à La Réunion?
J’ai été porté par le développement de La Réunion, j’ai été quelque part une sorte de victime bienheureuse de ce développement qu’il fallait aussi accompagner. C’est Michel Debré qui a fait avancer La Réunion, je suis maintenant ami avec Jean-Louis, son fils.
Quand j’étais président du syndicat du patronat, nous avons prêché pour la défiscalisation. J’ai demandé à Bernard Pons si l’Etat avait les moyens de financer le rattrapage nécessaire de La Réunion. Notre île devait être française à part entière... Entre 78 et 84, il y a eu une sorte de stagnation économique, et puis à partir de 86 tout a explosé.
La défiscalisation a été une magnifique opportunité. Nous avions une capacité à investir dans du matériel, avons créé des emplois. Cela a été déterminant dans le développement de l’île et très important pour la qualification du personnel.
Je suis arrivé comme un simple petit artisan et je présidais à la fin huit petites sociétés industrielles. J’en ai pleuré quand j’ai dû mettre 150 mecs à la porte avec la crise...
Ca me fait rire lorsque l’on nous parle de formation à tout bout de champ... La meilleure des formations c’est l’apprentissage. A La Réunion il y a des mecs étonnants, des travailleurs!
"La politique c’est trop compliqué pour moi!"
Pourquoi n’as-tu jamais fait de politique?
Une fois je me suis présenté sur la liste d’Auguste Legros et nous avons perdu contre un certain Gilbert Annette... En fait, je suis tout sauf patient, il me faut avancer. La politique c’est trop compliqué pour moi!
En fait, tu étais un précurseur de la continuité territoriale?
En 1983 l’aéroport s’est mis en grève, ou plutôt quelques employés l’ont bloqué pendant trois semaines. Les marchandises ne passaient plus. Avec 30 commerçants et nos camions, nous avons envahi le tarmac pour mettre fin à cette prise en otage économique de l’île. La grève s’est terminée immédiatement. J’ai été condamné pour piraterie aérienne… à pas de peine! Dans mon entreprise, la porte était toujours ouverte, je voulais le dialogue direct avec chacun de mes employés, la proximité.
Et ton incursion dans le monde de la nuit? (ndlr: Madame Aude fait référence au Dionysos, une boîte qui a été au cœur des nuits de la capitale pendant un an)
J’étais gérant, et c’est vrai la boîte a été très célèbre. Ca marchait terrible! Et puis on y a mis le feu... La justice a ensuite fait son œuvre...
Et cette poésie qui bouillonne dans ta tête, vas-tu un jour publier un recueil?
J’écris beaucoup. J’écris les discours de Légion d’Honneur, en vers, en alexandrins évidemment. J’ai 160 vers de prêts pour Aude, pour une occasion spéciale... Petit morceau choisi:
En dehors de toi, nul n’est capable de tant de gentillesse
Dont Voltaire disait: qu’avec la Modestie et la Politesse
Elle est l’intelligence dans sa forme la plus aboutie…
Celle qui donne un sens réel aux choses de la vie …
Madame Aude: Il a un côté généreux, il faut presque l’arrêter. C’est impressionnant de l’écouter, il est féru d’histoire, c’est passionnant
Pourquoi n’as-tu jamais fait de politique?
Une fois je me suis présenté sur la liste d’Auguste Legros et nous avons perdu contre un certain Gilbert Annette... En fait, je suis tout sauf patient, il me faut avancer. La politique c’est trop compliqué pour moi!
En fait, tu étais un précurseur de la continuité territoriale?
En 1983 l’aéroport s’est mis en grève, ou plutôt quelques employés l’ont bloqué pendant trois semaines. Les marchandises ne passaient plus. Avec 30 commerçants et nos camions, nous avons envahi le tarmac pour mettre fin à cette prise en otage économique de l’île. La grève s’est terminée immédiatement. J’ai été condamné pour piraterie aérienne… à pas de peine! Dans mon entreprise, la porte était toujours ouverte, je voulais le dialogue direct avec chacun de mes employés, la proximité.
Et ton incursion dans le monde de la nuit? (ndlr: Madame Aude fait référence au Dionysos, une boîte qui a été au cœur des nuits de la capitale pendant un an)
J’étais gérant, et c’est vrai la boîte a été très célèbre. Ca marchait terrible! Et puis on y a mis le feu... La justice a ensuite fait son œuvre...
Et cette poésie qui bouillonne dans ta tête, vas-tu un jour publier un recueil?
J’écris beaucoup. J’écris les discours de Légion d’Honneur, en vers, en alexandrins évidemment. J’ai 160 vers de prêts pour Aude, pour une occasion spéciale... Petit morceau choisi:
En dehors de toi, nul n’est capable de tant de gentillesse
Dont Voltaire disait: qu’avec la Modestie et la Politesse
Elle est l’intelligence dans sa forme la plus aboutie…
Celle qui donne un sens réel aux choses de la vie …
Madame Aude: Il a un côté généreux, il faut presque l’arrêter. C’est impressionnant de l’écouter, il est féru d’histoire, c’est passionnant