60 ans cette année. A l’âge où d’autres partent en retraite, Jean-Jacques Ouhayoun vit à un rythme soutenu. Levé dès 4 h du matin, tous les jours, le presque sexagénaire, se rend à la boulangerie-pâtisserie dont il s’est fait acquéreur en 2006. Né en 1949 à Lyon, rien ne le prédestinait à ce domaine d’activité. Un simple certificat d’études en poche, la première expérience professionnelle de Jean-Jacques Ouhayoun: la coiffure. Son salaire d’apprenti ne s’élevait à l’époque qu’à 130 francs. Un montant qu’il reverse à sa mère. «Si j’avais été pris, aujourd’hui je serai peut-être coiffeur», raconte, soulagé, le propriétaire. Il continue: «Nous étions deux à postuler pour la place. C’était mon premier échec professionnel». Mais ce n’est pas dans le caractère de l’homme de s’apesantir: «J’évacue très vite les mauvais souvenirs». D’apprenti coiffeur, il fait son chemin et travaille dans le commerce. «A l’époque, quand on n’avait pas de diplôme, c’était ou l’usine ou le commerce.Depuis tout petit, j’ai toujours aimé parler». Au fil du temps, il touche à divers domaines. Jean-Jacques Ouhayoun travaille dans une agence de communication parisienne et posera finalement ses bagages à La Réunion en 2002. Une île qu’il connaît bien pour y avoir vécu entre 1970 et 1980. Anciennement propriétaire (avec son frère) des bijouteries Gold Center, il rachète La Cardinale sans connaissances particulières en boulangerie ou pâtisserie. La structure bénéficiant d’un bel emplacement, en centre-ville de Saint-Denis, le commerçant y voit de belles opportunités. Décoration, agrandissement, ouverture et changement du matériel dans sa presque totalité… L’homme d’affaires sait que le succès passe aussi par l’investissement. Le commerce est également doté d’une chaîne semi-automatique, et d’un fermento levain qui permet le travail au levain liquide naturel, peu de boulangeries l’utilisent à La Réunion. La structure est également certifiée Halal, un plus dans notre île. Aujourd’hui, la boulangerie-pâtisserie fait également salon de thé. Avec 18 employés, une production et un chiffre d’affaire triplé, il semble que l’entreprise fonctionne plutôt bien. Mais Jean-Jacques Ouhayoun n’envisage pas de s’agrandir, le seul projet qu’il a en tête : son mariage en juillet prochain.
LS
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