En 2005, à 24 ans, le destin d’Emilie Minatchy bascule.... Il était une fois, une Saint-Louisienne, papa malbar, maman zoreil, élevée à La Possession. Petite fille studieuse, la petite Emilie est passionnée de musique et étudie le violon au Conservatoire... La musique est sa passion et elle s’envole, Bac en poche, vers Paris afin de finaliser ses années de formation.
Nous sommes dans les années 2000 et les métisses sont en vogue sur les plateaux, Emilie se retrouve à accompagner des vedettes de variétés sur des plateaux télévisés. Elle se plonge alors dans l’univers de la variété et du jazz, qui lui étaient jusque-là inconnus... Elle est loin de se douter de ce qui l’attend et du véritable tsunami qui va l’emporter, trois mois au cœur de la télé-réalité qui passionne alors la France entière, la Star Academy 5...
Nous sommes dans les années 2000 et les métisses sont en vogue sur les plateaux, Emilie se retrouve à accompagner des vedettes de variétés sur des plateaux télévisés. Elle se plonge alors dans l’univers de la variété et du jazz, qui lui étaient jusque-là inconnus... Elle est loin de se douter de ce qui l’attend et du véritable tsunami qui va l’emporter, trois mois au cœur de la télé-réalité qui passionne alors la France entière, la Star Academy 5...
Leur rencontre
Madame Aude: J ‘étais dans une soirée familiale, dans sa belle famille, et je me disais bien que cette tête me disait quelque chose... Elle est venue me voir, adorable, tout de suite je l’ai aimée, et comme elle avait été critiquée, cela m’a d’autant plus attirée, comme d’habitude!
Emilie Minatchy: J’étais très intimidée par le personnage. Elle a été absolument charmante. C’est incroyable, elle m’a dit vouloir m’inviter dans sa rubrique et elle tient sa promesse. C’est rare...
Les questions de Madame Aude
Raconte...?
En fait, je rêvais d’être chanteuse d’opéra lorsque j’étudiais le violon. J’ai toujours eu la chanson en moi, mon père est musicien et ma maman chanteuse. En arrivant à Paris, sur les plateaux de variétés, j’ai découvert autre chose que la musique classique. J’ai été amenée à accompagner pas mal d’artistes, et un jour ma patronne a fait appel à moi pour quelque chose de spécifique. Elle recherchait une violoniste pour un casting. J’étais à fond anti-téléréalité... En fait, je suis arrivée directement au casting final, et là l’aventure a commencé, ma péripétie télévisuelle sur TF1!
Madame Aude: J ‘étais dans une soirée familiale, dans sa belle famille, et je me disais bien que cette tête me disait quelque chose... Elle est venue me voir, adorable, tout de suite je l’ai aimée, et comme elle avait été critiquée, cela m’a d’autant plus attirée, comme d’habitude!
Emilie Minatchy: J’étais très intimidée par le personnage. Elle a été absolument charmante. C’est incroyable, elle m’a dit vouloir m’inviter dans sa rubrique et elle tient sa promesse. C’est rare...
Les questions de Madame Aude
Raconte...?
En fait, je rêvais d’être chanteuse d’opéra lorsque j’étudiais le violon. J’ai toujours eu la chanson en moi, mon père est musicien et ma maman chanteuse. En arrivant à Paris, sur les plateaux de variétés, j’ai découvert autre chose que la musique classique. J’ai été amenée à accompagner pas mal d’artistes, et un jour ma patronne a fait appel à moi pour quelque chose de spécifique. Elle recherchait une violoniste pour un casting. J’étais à fond anti-téléréalité... En fait, je suis arrivée directement au casting final, et là l’aventure a commencé, ma péripétie télévisuelle sur TF1!
Comment as-tu géré l’après Star Academy?
Après la Star Ac, il y a eu six mois de tournée, le Zénith. J’ai ensuite préféré me tourner vers autre chose et j’ai eu l’opportunité d’être comédienne avec un très beau rôle dans La Baie des Flamboyants. J’étais la seule touche réunionnaise du casting...
Afin d’avoir plus de légitimité , j’ai fait une formation d’acteur.. J’ai pu faire trois saisons, et puis mon bébé est arrivé. Norah a aujourd’hui 3 ans... J’ai fait une pause professionnelle, puis elle est rentrée en crèche, et naturellement l’album est arrivé. Je suis auteur, compositeur, la première mélodie est venue, puis douze, c’est une très belle aventure...
Pourquoi ce titre «Bye Bye La Réunion»? Tu t’en vas?
Emilie éclate de rire... Pas du tout! J’ai un titre qui s’appelle «Bye Bye» et un autre bien distinct, «La Réunion». Cet album se veut très éclectique au niveau des styles musicaux, car je n’aime pas mettre les choses dans une case. «Bye, Bye» a été ma première mélodie. Quand j’écris, je fais un yaourt (ndlr: une mélodie chantée avec de pseudo paroles)... Emilie chante à Madame Aude sa mélodie en yaourt... J’ai voulu garder cela, c’était frais.
Et pourquoi un titre sur La Réunion?
C’était une évidence, un hommage à cette île qui m’a faite. C’et le public réunionnais qui m’a soutenue pendant toutes ses années. J’ai voulu un mélange de pop et de reggae car je ne suis pas une chanteuse de maloya. Je mélange des phrases en français et en créole. Les phrases les plus importantes de cette chanson sont en créole: «Ou protège mon famille».
Est-ce que La Star Academy a été un tremplin? En fait, tu n’es pas du tout le personnage que nous avons vu dans l’émission? Je précise ma question, les gens ont cru en regardant l’émission que tu étais prétentieuse alors que tu es adorable!
Emilie Minatchy C’est vrai, j’ai d’autant plus été perçue comme telle avec la chanson que l’on m’a fait chanter «Emilie Jolie».
Après la Star Ac, il y a eu six mois de tournée, le Zénith. J’ai ensuite préféré me tourner vers autre chose et j’ai eu l’opportunité d’être comédienne avec un très beau rôle dans La Baie des Flamboyants. J’étais la seule touche réunionnaise du casting...
Afin d’avoir plus de légitimité , j’ai fait une formation d’acteur.. J’ai pu faire trois saisons, et puis mon bébé est arrivé. Norah a aujourd’hui 3 ans... J’ai fait une pause professionnelle, puis elle est rentrée en crèche, et naturellement l’album est arrivé. Je suis auteur, compositeur, la première mélodie est venue, puis douze, c’est une très belle aventure...
Pourquoi ce titre «Bye Bye La Réunion»? Tu t’en vas?
Emilie éclate de rire... Pas du tout! J’ai un titre qui s’appelle «Bye Bye» et un autre bien distinct, «La Réunion». Cet album se veut très éclectique au niveau des styles musicaux, car je n’aime pas mettre les choses dans une case. «Bye, Bye» a été ma première mélodie. Quand j’écris, je fais un yaourt (ndlr: une mélodie chantée avec de pseudo paroles)... Emilie chante à Madame Aude sa mélodie en yaourt... J’ai voulu garder cela, c’était frais.
Et pourquoi un titre sur La Réunion?
C’était une évidence, un hommage à cette île qui m’a faite. C’et le public réunionnais qui m’a soutenue pendant toutes ses années. J’ai voulu un mélange de pop et de reggae car je ne suis pas une chanteuse de maloya. Je mélange des phrases en français et en créole. Les phrases les plus importantes de cette chanson sont en créole: «Ou protège mon famille».
Est-ce que La Star Academy a été un tremplin? En fait, tu n’es pas du tout le personnage que nous avons vu dans l’émission? Je précise ma question, les gens ont cru en regardant l’émission que tu étais prétentieuse alors que tu es adorable!
Emilie Minatchy C’est vrai, j’ai d’autant plus été perçue comme telle avec la chanson que l’on m’a fait chanter «Emilie Jolie».
Et tu n’es pas du tout comme ça?
Il faut savoir que la télé-réalité ne peut se faire qu’en choisissant les images. Ils filtrent!
Madame Aude: Partout tu as le sourire dans la vraie vie, c’est incroyable!
Emilie: J’étais là pour assumer les «prime». Tout est stéréotypé, chacun joue un personnage. J’étais la métisse, violoniste et chanteuse. Ma patronne ne s’est pas trompée en m’envoyant au casting, elle savait que j’étais quelqu’un de très consciencieux et que j’allais m’accrocher. Ensuite, dans le montage de l’émission, ils s’arrangent pour que chacun ait sa personnalité. De mon côté, je ne m’en apercevais pas. On allait au confessionnal dans la nuit. On était réveillé et à 2h du matin, on nous réveillait, franchement on n’était pas frais. On tire sur vos nerfs, et avec le caractère que j’ai, même si je suis quelqu’un de très gaie, j’étais épuisée que l’on me titille ainsi...
Ensuite, je n’ai pas regardé l’émission, j’ai été triste du rendu télévisuel. Mais malgré cela, je n’oublie pas que ce parcours je le dois aux Réunionnais, je déplore juste la fausse image qui a pu être donnée, et qui reste.
Il faut savoir que la télé-réalité ne peut se faire qu’en choisissant les images. Ils filtrent!
Madame Aude: Partout tu as le sourire dans la vraie vie, c’est incroyable!
Emilie: J’étais là pour assumer les «prime». Tout est stéréotypé, chacun joue un personnage. J’étais la métisse, violoniste et chanteuse. Ma patronne ne s’est pas trompée en m’envoyant au casting, elle savait que j’étais quelqu’un de très consciencieux et que j’allais m’accrocher. Ensuite, dans le montage de l’émission, ils s’arrangent pour que chacun ait sa personnalité. De mon côté, je ne m’en apercevais pas. On allait au confessionnal dans la nuit. On était réveillé et à 2h du matin, on nous réveillait, franchement on n’était pas frais. On tire sur vos nerfs, et avec le caractère que j’ai, même si je suis quelqu’un de très gaie, j’étais épuisée que l’on me titille ainsi...
Ensuite, je n’ai pas regardé l’émission, j’ai été triste du rendu télévisuel. Mais malgré cela, je n’oublie pas que ce parcours je le dois aux Réunionnais, je déplore juste la fausse image qui a pu être donnée, et qui reste.
Emilie avec Johnny Hallyday
Et comment réagis-tu aux reproches?
Les gens sur les réseaux sociaux par exemple me reprochent ne pas chanter plus La Réunion. Dès que je le peux, je le fais.
Madame Aude: Il faut que les gens le sachent, car c’est vrai. Et puis que les gens réalisent aussi cette manipulation de l’image par la télé-réalité. Son compagnon est Réunionnais, leurs deux familles sont ici, mais leurs activités ailleurs. Je ne veux pas que l’on dise qu’elle s’est servie de La Réunion!
As-tu des regrets?
Non, je ne regrette rien! Lorsque l’on fait des choix dans la vie, il faut assumer. J’ai fait 25 ans de violon avant d’accéder à la demi-finale de la Star Academy. Cette expérience incroyable n’a jamais été une fin en soi. C’est une étape de plus dans ma vie... Ensuite j’ai voulu prendre mon temps.
Qu’est-ce qui t’as le plus marquée?
J’ai eu la chance de faire 14 super «prime» devant des millions de téléspectateurs. Deux duo m’ont le plus marquée: celui avec Céline Dion et celui avec Paul Anka. Pour Céline Dion, c’est son humanité avant tout qui m’a frappée. J ‘étais tétanisée car je devais faire des balances avec elle, et j’avais un besoin pressant. Je lui ai dit, elle a été adorable, m’a dit de prendre mon temps. Elle est d’une humilité incroyable, fabuleuse... En revanche, j’ai rencontré aussi de vraies divas (rires, on n’en saura pas plus...).
Mon autre superbe rencontre a été celle avec Paul Anka (auteur, compositeur et interprète qui a réalisé l’adaptation de «Comme D’habitude» de Claude François, «My Way» pour Franck Sinatra)... J’oubliais, Johnny Halliday est quelqu’un d’adorable, tout doux et presque timide, extrêmement avenant. De superbes rencontres... J’ai aussi eu la chance de voir Stevie Wonder en répétition, je suis allée le voir, un grand moment...
J’ai beaucoup travaillé ma voix, j’ai pris tout ce que je pouvais de cette expérience. Maintenant, je n’ai plus peur de gérer la presse. Chaque jour, nous avions plus de 10 interviews par jour. Je savais que je ne gagnerais pas, trop métisse à l’époque encore. La gagnante, Magalie Vaé, correspondait beaucoup plus au profil.
Madame Aude: Je me souviens de l’avoir vue cette pauvre gagnante, elle faisait pitié. Kamel Ouali la faisait sauter en l‘air comme un cygne!
Donc au final, cette émission t’a desservie?
Non, je n’ai aucun regret. Cela m’a permis de rencontrer plein de gens. Je me suis formée. Aujourd’hui, j’ai 33 ans, je suis moins vindicative, la maturité sans
doute...
Quels sont tes projets pour La Réunion?
Il y a 8 ans, tout le monde voulait m’aider. Aujourd’hui j’ai un meilleur accueil en métropole qu’à La Réunion. Au final, j’ai fini par monter ma propre structure, depuis 18 mois avec un financement participatif. Je rêve de remonter sur scène ici.
Madame Aude: Franchement, j’ai écouté ses chansons et je pense que c’est quelqu’un qui devrait être beaucoup plus médiatisé. Cela me choque que l’on puisse la freiner juste parce qu’elle a réussi et qu’on la jalouse. Je voudrais que cela change un peu car elle a beaucoup de talent. Parfois de grosses boîtes font venir des chanteurs à La Réunion, elle pourrait très bien faire une première partie de spectacle...
Les gens sur les réseaux sociaux par exemple me reprochent ne pas chanter plus La Réunion. Dès que je le peux, je le fais.
Madame Aude: Il faut que les gens le sachent, car c’est vrai. Et puis que les gens réalisent aussi cette manipulation de l’image par la télé-réalité. Son compagnon est Réunionnais, leurs deux familles sont ici, mais leurs activités ailleurs. Je ne veux pas que l’on dise qu’elle s’est servie de La Réunion!
As-tu des regrets?
Non, je ne regrette rien! Lorsque l’on fait des choix dans la vie, il faut assumer. J’ai fait 25 ans de violon avant d’accéder à la demi-finale de la Star Academy. Cette expérience incroyable n’a jamais été une fin en soi. C’est une étape de plus dans ma vie... Ensuite j’ai voulu prendre mon temps.
Qu’est-ce qui t’as le plus marquée?
J’ai eu la chance de faire 14 super «prime» devant des millions de téléspectateurs. Deux duo m’ont le plus marquée: celui avec Céline Dion et celui avec Paul Anka. Pour Céline Dion, c’est son humanité avant tout qui m’a frappée. J ‘étais tétanisée car je devais faire des balances avec elle, et j’avais un besoin pressant. Je lui ai dit, elle a été adorable, m’a dit de prendre mon temps. Elle est d’une humilité incroyable, fabuleuse... En revanche, j’ai rencontré aussi de vraies divas (rires, on n’en saura pas plus...).
Mon autre superbe rencontre a été celle avec Paul Anka (auteur, compositeur et interprète qui a réalisé l’adaptation de «Comme D’habitude» de Claude François, «My Way» pour Franck Sinatra)... J’oubliais, Johnny Halliday est quelqu’un d’adorable, tout doux et presque timide, extrêmement avenant. De superbes rencontres... J’ai aussi eu la chance de voir Stevie Wonder en répétition, je suis allée le voir, un grand moment...
J’ai beaucoup travaillé ma voix, j’ai pris tout ce que je pouvais de cette expérience. Maintenant, je n’ai plus peur de gérer la presse. Chaque jour, nous avions plus de 10 interviews par jour. Je savais que je ne gagnerais pas, trop métisse à l’époque encore. La gagnante, Magalie Vaé, correspondait beaucoup plus au profil.
Madame Aude: Je me souviens de l’avoir vue cette pauvre gagnante, elle faisait pitié. Kamel Ouali la faisait sauter en l‘air comme un cygne!
Donc au final, cette émission t’a desservie?
Non, je n’ai aucun regret. Cela m’a permis de rencontrer plein de gens. Je me suis formée. Aujourd’hui, j’ai 33 ans, je suis moins vindicative, la maturité sans
doute...
Quels sont tes projets pour La Réunion?
Il y a 8 ans, tout le monde voulait m’aider. Aujourd’hui j’ai un meilleur accueil en métropole qu’à La Réunion. Au final, j’ai fini par monter ma propre structure, depuis 18 mois avec un financement participatif. Je rêve de remonter sur scène ici.
Madame Aude: Franchement, j’ai écouté ses chansons et je pense que c’est quelqu’un qui devrait être beaucoup plus médiatisé. Cela me choque que l’on puisse la freiner juste parce qu’elle a réussi et qu’on la jalouse. Je voudrais que cela change un peu car elle a beaucoup de talent. Parfois de grosses boîtes font venir des chanteurs à La Réunion, elle pourrait très bien faire une première partie de spectacle...
Pourquoi aimez-vous Madame Aude?
Comme tous les Réunionnais, j’ai entendu parler d’Aude Palant-Vergoz. C’est une grande Dame. De fil en aiguille, par le biais de la famille de mon compagnon j’ai fait sa connaissance. J’étais très impressionnée, d’autant plus que j’avais entendu du bien et du mal d’elle. Nous avons échangé, et ce de façon très naturelle. Et puis qui n’aime pas Madame Aude au final? On n’aime pas les têtes qui dépassent dans notre monde. J’ai vraiment craqué sur cette Dame. En plus elle a tenu parole... Merci...
L’album d’Emilie Minatchy «Mon ailleurs» est disponible dans toutes les grandes surfaces.
Catherine Ronin
Photos Sipa Press
Lionel Ghighi
Comme tous les Réunionnais, j’ai entendu parler d’Aude Palant-Vergoz. C’est une grande Dame. De fil en aiguille, par le biais de la famille de mon compagnon j’ai fait sa connaissance. J’étais très impressionnée, d’autant plus que j’avais entendu du bien et du mal d’elle. Nous avons échangé, et ce de façon très naturelle. Et puis qui n’aime pas Madame Aude au final? On n’aime pas les têtes qui dépassent dans notre monde. J’ai vraiment craqué sur cette Dame. En plus elle a tenu parole... Merci...
L’album d’Emilie Minatchy «Mon ailleurs» est disponible dans toutes les grandes surfaces.
Catherine Ronin
Photos Sipa Press
Lionel Ghighi